Chaque année, à l’occasion de la Bourse aux météorites d’Ensisheim au mois de juin, j’actualise le tableau de classification des météorites qui est distribué à l’entrée des salles d’exposition. Cette classification change sans cesse au fur et à mesure des découvertes et de nombreuses météorites restent encore non classables dans ce tableau, signe qu’il va encore évoluer…
On notera que certaines météorites sont annoncées comme étant originaires de la Lune, de Mars, de l’astéroïde Vesta, de la planète Mercure ou même comme un mélange de morceaux de Mars et de son satellite naturel Phobos. Le tableau de classification donne les noms de toutes ces météorites.
La Bourse aux Météorites d’Ensisheim qui a lieu chaque année au mois de juin au palais de la Régence, sur la place de l’église, est une occasion unique de voir réellement ces pierres… et même d’en acheter un morceau, pour ceux qui veulent se faire plaisir. C’est également l’occasion de rencontrer les chasseurs de météorites les plus célèbres de la planète et d’assister à des conférences très spécialisées sur le sujet !
Note : le tableau a été fait par Jean-Luc GARAMBOIS, en s’inspirant largement du très bon ouvrage d’Alain CARION « Météorites » ISBN 978-2-9506786-1-4
Télécharger le tableau de classification des météorites en PDF (Mis à jour en juin 2014)
Mettons quelques images sous tous ces noms scientifiques, ci-dessous :
Commençons par une chondrite carbonée du groupe CV : NWA 5162 (taper ces références dans un moteur de recherche pour en savoir plus).
Notons que les « points » blancs que l’on voit sont des chondres, des sortes de « grains » s’étant formés dans la nébuleuse proto-solaire : il n’existe donc rien d’aussi vieux sur Terre !
Notons que cette tranche de météorite est splendide : on y voit une croûte de fusion qui fait tout le tour.
La prise de l’image a été autorisée par ses propriétaires : Ali et Mohamed HMANI.
Présentons ensuite une Eucrite qui appartient toujours aux mêmes personnes. C’est une météorite sans chondres, provenant d’un corps différencié, c’est à dire que le corps parent, très probablement le gros astéroïde Vesta, était assez massif pour être porté à fusion. Le métal plus lourd a alors « coulé » pour aller au centre de l’astéroïde. Et là, on a un morceau de croûte de Vesta, une achondrite très pauvre en métal.
Nous allons maintenant nous rapprocher du centre d’un gros astéroïde différencié pour arriver à l’interface entre son noyau constitué presque exclusivement de métal (fer nickel) et sa couche qui entoure ce noyau plutôt rocheux et pauvre en métal ; cette interface nous montre une matrice de métal dans laquelle nous avons des inclusions de minéraux, en général de l’olivine. Ce type de météorite s’appelle une Pallasite et est très esthétique. La photo ci-dessous est celle d’une pièce de Mike FARMER avec son autorisation. Cette météorite s’appelle Brenham.
Enfin, regardons une photographie d’un morceau de noyau métallique d’astéroïde différencié. Cette météorite est constituée de fer et de nickel surtout, avec une inclusion d’un minéral qui n’existe pas sur Terre : de la Troïlite. Les « lignes » que l’on peut voir dans la matrice de métal portent le nom de réseau de Widmanstätten. Pour en obtenir de cette taille, il faut refroidir un mélange de fer-nickel en fusion très doucement : quelques degrés par million d’année ! Cela ne peut donc pas être une fausse fabriquée par un arnaqueur. Notons que dans l’industrie métallurgique, de tels figures apparaissent dans les alliages, mais elles sont microscopiques et invisibles à l’œil nu du fait de la vitesse de refroidissement infiniment plus rapide que pour un cœur d’astéroïde.
La pièce appartient à Mike FARMER qui nous a autorisés la prise d’image.
Pour terminer cette présentation en images, nous montrons ci-dessous la photographie d’une tranche de l’exceptionnelle météorite de Portales Valley mentionnée ci-dessus dans le tableau de classification des météorites. Ce sont des morceaux de chondrite cassés (chondrite H6, donc à forte teneur en métal, par opposition aux L à faible teneur : H pour High et L pour Low) insérés dans une matrice de métal. Il s’agit en fait de deux astéroïdes de nature différente qui sont entrés en collision, qui se sont cassés et ressoudés pour créer ce mélange. La météorite appartient à Gregor PACER.
Bonjour j’ai trouvé sur la plage près de chez moi, l’année dernière des fragments de météorite de type Gibeon. Le problème c’est que ce type de météorites vient de l’Afrique je crois, et moi je demeure en Atlantique au Canada.
Ça ne colle pas sur l’aimant, ça brille beaucoup à l’état brut et lorsque chauffé avec un chalumeau, ça devient rouge et ça refroidit assez vite sans vouloir fondre.
Alors si quelqu’un a une idée ?
Bonjour,
Si votre morceau ne « colle » pas à l’aimant et qu’il est brillant, donc métallique, il s’agit très certainement d’un fragment de satellite artificiel. En effet, le fer est de loin le métal le plus courant dans les météorites et il est quasiment impossible d’avoir du métal « pur » d’une autre nature dans une météorite. De plus, ça ne peut pas être de type Gibeon, cette dernière étant composée essentiellement de fer et de nickel. Par ailleurs, cette appellation est réservé aux fragments d’une seule et même météorite tombée près de Gibeon en Afrique. Gibeon est une météorite qu’on appelle une « sidérite ». Elle provient du noyau d’un corps différencié et elle est composée de fer et de nickel surtout.
Bonjour,
J’ai trouvé près de chez moi avec un détecteur de métaux une pierre noire, très lourde. quand le détecteur est passé dessus il a bipé très fort. Pourriez vous me dire si cela peut être un astéroÏde.
Merci
Bonjour,
J’ai tenté de vous envoyer un mail, mais j’ai un retour qui me dit que votre boîte aux lettres est saturée.