Que valent vraiment les logiciels d’atlas astronomiques gratuits ?
Je vous propose ici un retour d’expérience sur ces logiciels que j’utilise régulièrement.
Internet regorge de logiciels divers et variés que leurs auteurs mettent gratuitement à disposition.
Les logiciels dans le domaine de l’astronomie ne dérogent pas à la règle, il existe beaucoup de logiciels selon ses besoins : atlas du ciel, logiciels de traitement d’image, logiciels d’aide à l’observation, bases de données astronomiques etc..
Je ne vais pas détailler ici tous les logiciels disponibles, mais ceux qui, à mon sens, sont les plus pratiques à utiliser.
Cartes du Ciel
Ce logiciel est très complet, il permet d’afficher différents catalogues d’étoiles (Sky2000, Tycho2, GCVS, WDS, USNO, UCAC3/4, PPMXL jusqu’à magnitude 20 !), des catalogues de galaxies (le plus complet, PGC avec 1,5 millions de galaxies), des catalogues de nébuleuses, d’amas d’étoiles etc.. Il est possible aussi de rajouter vos propres catalogues issus du CDS par exemple et ainsi ajouter des catalogues de quasars, pulsars, étoiles doubles, étoiles variables etc.. Vous pouvez vraiment l’adapter à votre usage qu’il soit pour l’observation visuelle ou pour l’astrophotographie.
Il est possible avec une connexion Internet d’avoir accès à des photos du DSS dans différentes longueurs d’onde, les photos du ciel réel se calqueront sur le champ du ciel que vous afficherez dans le logiciel.
L’affichage du Système Solaire n’est pas en reste : les positions des planètes ainsi que leurs satellites sont affichés avec précision pour une date donnée, la position des astéroïdes et comètes est mise à jour en ligne (il est possible d’afficher tous les astéroïdes connus soit plus de 500000 (chiffre pour décembre 2012), mais cela requiert un ordinateur assez puissant !).
Le logiciel est entièrement paramétrable et personnalisable : position de l’observateur, date et heure, couleur du ciel, affichage réaliste ou photographique des étoiles, détails des objets en cliquant dessus etc…
Cerise sur le gâteau, le logiciel permet de piloter la monture d’un télescope (pour ceux qui possèdent une monture GOTO avec possibilité de la connecter à un ordinateur), un simple clic sur un objet du ciel et la monture pointe le télescope dessus. Très efficace et un brin magique !
– Les catalogues de quasiment tout ce qui est possible d’avoir.
– La personnalisation de quasiment tout le logiciel.
– La précision de la représentation du ciel.
– Multiplateforme : existe sous Windows, Mac et Linux.
– En français.
– Le logiciel est en évolution constante, ses développeurs sortent régulièrement de nouvelles versions.
– Il y a tellement de possibilités de réglage et de personnalisation que l’on s’y perd, surtout au début.
– Le logiciel peut être assez lent sur les ordinateurs anciens.
Cartes du Ciel est très bien adapté pour préparer ses observations visuelles et aussi pour l’astrophotographie en permettant le pilotage du télescope.
Lien (informations + téléchargement) : www.ap-i.net/skychart/fr/start
Stellarium
Stellarium se rapproche plutôt du planétarium que d’un atlas : il est fait pour montrer un aspect très réaliste du ciel : les étoiles scintillent, il est possible de simuler la pollution lumineuse, de voir des étoiles filantes. Le rendu est très beau.
Il est possible de se placer sur n’importe quel endroit sur Terre tout en voyant immédiatement quel effet cela produit sur le ciel : on peut apprécier le Soleil de minuit si on se place au pôle nord ou observer le ciel austral.
En plus d’observer depuis la Terre, il est possible de se balader sur les planètes et satellites du Système Solaire : imaginez-vous vous promenant sur Io alors que Jupiter occupe un quart du ciel.
L’autre fonctionnalité intéressante de Stellarium est la possibilité de jouer avec le temps : on peut aller dans le futur, retourner dans le passé, accélérer le temps et apprécier les effets de la mécanique céleste.
On peut enlever à notre guise l’atmosphère et le sol afin d’avoir un aperçu total du ciel, il est possible d’afficher les figures des constellations ainsi que leur images mythologiques.
– Affichage réaliste du ciel.
– Simple d’utilisation.
– Multiplateforme : existe sous Windows, Mac et Linux.
– En français.
– Moins adapté pour préparer des observations au télescope.
Stellarium est très pédagogique, ce qui le rend parfait pour montrer le ciel et pour expliquer la mécanique céleste par des exemples. Idéal à projeter en grand avec un vidéoprojecteur.
Lien (informations + téléchargement) : www.stellarium.org/fr/
Google Sky
A l’instar de Google Earth, Google Sky permet de se promener sur la voûte céleste. Google Sky est d’ailleurs intégré au logiciel Google Earth (ainsi que la cartographie de Mars et de la Lune).
Le géant de l’Internet, Google, nous propose une sorte de patchwork qui n’est ni un atlas ni un planétarium, c’est un grosse base de données d’images et d’informations qui sont calquées sur le ciel.
Chaque objet est criblé d’icônes (qu’il est par ailleurs possible d’enlever) qui nous renvoient vers diverses sources d’informations.
A la manière de Google Earth, il est possible d’afficher différentes couches (appelées calques), permettant d’afficher, à volonté, les images du télescope spatial Hubble, Spitzer, Galex, Chandra ou d’autres informations diverses.
– Énormément d’informations sont disponibles.
– Navigation et recherche aisées.
– Multiplateforme : existe sous Windows, Mac et Linux.
– En français.
– Aspect brouillon, surtout si beaucoup de calques sont activés.
– Nécessite d’être connecté à internet.
Il est possible d’accéder à Google Sky sans utiliser Google Earth, il faut se connecter avec un navigateur internet à l’adresse http://www.google.com/sky/ l’affichage y est plus épuré mais il y a beaucoup moins d’information disponibles.
Lien (informations + téléchargement) : www.google.com/intl/fr/earth/index.html
Atlas virtuel de la Lune
Si vous vous intéressez à l’observation de la Lune, c’est le logiciel de référence à posséder !
Ce logiciel permet de voir la Lune sous toutes ses coutures, en effet, on peut zoomer sur la Lune, choisir différentes textures à haute résolution mais aussi à caractère scientifique comme, par exemple, les différentes altitudes, la température de surface ou encore la concentration de certains minéraux (fer, titane, uranium et autres).
Il permet évidement, de visualiser la phase et libration actuelle ainsi que par date choisie.
En cliquant sur une formation, on accède à sa description très complète, la base de donnée contient la description de 8000 formations (cratères, montagnes, failles etc..).
Plus de 7000 photos sont incluses permettant de voir les formations lunaires sous différents angles. Ces photos sont issues des sondes automatiques (Kaguya, Clementine et autres) mais aussi des missions Apollo. D’autres sont aussi prises depuis la Terre par des amateurs.
La face cachée n’est pas en reste, car tout comme la face visible, toutes les formations sont détaillées.
Quelques outils sont disponibles : les éphémérides, mesures de distances, le pilotage d’un télescope.
– Très complet.
– Pas d’équivalent même en logiciel payant.
– Multiplateforme : existe sous Windows, Mac et Linux.
– En français.
– Les informations sont limitées aux cratères de 5 km de diamètre ou plus.
Logiciel incontournable, Atlas virtuel de la Lune, permet aussi bien de présenter la Lune de manière pédagogique mais aussi de préparer ses observations.
Lien (informations + téléchargement) : http://ap-i.net/avl/fr/start
SkEye
Les smartphones sont de plus en plus répandus, alors pourquoi ne pas les utiliser en astronomie ?
Il existe plusieurs logiciels d’astronomie sur smartphone mais SKEye se détache des autres car il est à la fois simple et complet.
L’affichage du ciel suit le pointage du smartphone, c’est-à-dire que vous voyez à l’écran le ciel que vous voyez à l’oeil.
En pointant une étoile ou un objet on a quelques informations : coordonnées, magnitude type et taille.
Le catalogue d’objets est restreint aux objets de Messier et à 180 objets NGC ainsi qu’aux planètes du système solaire.
– Permet un repérage du ciel, utile pour les débutants.
– bonne précision de pointage.
– Mode nuit.
– En français
– En fixant le smartphone sur un télescope, permet de transformer ce dernier en Push-To.
– Peu d’informations sur les objets.
– Catalogue restreint.
– On est ébloui par la luminosité du smartphone, même en mode nuit.
Utile pour se repérer sur le ciel quand on ne connait pas bien le ciel, utile en zone urbaine, à éviter sous un ciel bien noir (éblouissement).
Disponible sous Android.
Lien (informations + téléchargement) : goo.gl/YN7jS
Aladin
Le Centre de Données astronomiques de Strasbourg (CDS) met à disposition de tous sa base de données astronomique (Simbad). Le CDS met aussi à disposition un logiciel (Aladin) qui permet d’accéder à ces informations ainsi qu’à d’autres bases de données.
Aladin se présente sous la forme d’un atlas du ciel dans lequel on va rajouter des calques. Chaque calque peut être soit des images, soit des catalogues d’objets (étoiles, galaxies, quasars, astéroïdes, comètes ou autre).
On choisit les coordonnées ainsi que la taille du champ que l’on souhaite afficher puis on choisit les calques que l’on veut.
Ce logiciel propose beaucoup de fonctionnalités comme la mesures des angles et distances, mesures photométriques, mesures astrométriques et autres fonctions plus ou moins complexes.
– Accès à quasiment tous les catalogues d’objets possibles.
– Multiplateforme : existe sous Windows, Mac et Linux.
– En français.
– Logiciel austère.
– Nécessite d’être connecté à internet, en effet aucun catalogue n’est inclus dans le logiciel (cela prendra trop de place).
Aladin est certes un « Atlas » du ciel mais très spécialisé orienté recherche scientifique. Il est utile en astrophotographie mais beaucoup moins pratique pour l’observation visuelle où on lui préfèrera un logiciel comme Cartes du Ciel.
Lien (informations + téléchargement) : aladin.u-strasbg.fr/aladin-f.gml